Ironie du sort, le leader du recouvrement en difficulté financière

Ironie du sort, le leader du recouvrement en difficulté financière

Il est difficile à croire que le géant du recouvrement de créances soit en difficulté financière. Mais c’est pourtant la réalité. Comment cela est-il arrivé ?

iQera, le leader du recouvrement en difficulté financière, état des lieux !

Pour mémoire, les deux principaux actionnaires du groupe iQera, BC Partners et Montefiore, avaient décidé de céder leur pépite pour plus d’un milliard d’euros il y a deux ans. Nous parlons ici du leader français du recouvrement de créances. In fine, ces derniers ont opté pour la renégociation de leurs dettes en se rapprochant de Rothschild, une banque d’affaires de renom.

De son côté, Intrum présente également un niveau d’endettement inquiétant. Or, c’est l’un des acteurs majeurs du secteur du recouvrement de créances en France. Afin de mener à bien la restructuration de sa dette, le principal actionnaire d’Intrum, Nordic Capital, a mandaté la banque d’affaires Houlihan Lokey.

Dans le détail, la dette totale d’iQera s’élève à 600 millions d’euros. S’agissant du leader du recouvrement de créances en France, c’est difficile à croire. Il faut savoir que ce groupe est déjà implanté dans différents pays. En 2017, cette société a été acquise par ses deux actionnaires pour 382 millions d’euros.

iQera s’avère être endetté à hauteur de 4,2 fois son Ebitda. Les négociations pour restructurer ses dettes sont déjà en cours. Et, si elles ne portent pas leurs fruits, une procédure de type mandat ad hoc est prévue. Rappelons que la prochaine échéance de remboursement est programmée à la fin de l’année 2024.

Une autre mauvaise nouvelle vient de tomber pour les acteurs du secteur

Cette situation alarmante et étonnante concerne d’ailleurs Intrum (ex Intrum Justitia). Idem pour son actionnaire majoritaire, Nordic Capital avec un niveau d’endettement à 4,4 fois son Ebitda.

D’après les analystes, une conjonction de facteurs négatifs pourrait découler de cette grosse dette. Et, ce n’est pas bon pour le secteur. Durant la période sombre du Covid, les particuliers et les professionnels se sont constitué une épargne. Grâce à celle-ci le volume et le nombre de créances douteuses à recouvrer ont chuté.

En dépit de la diminution des volumes de dettes délégués par les clients, le rachat de créances (pratiqués par certains acteurs) s’avère aléatoire. En plus de trouver des portefeuilles de dettes à racheter, il faut estimer sérieusement son taux de risque.

Notons que la rémunération des sociétés de « cash recovery », de recouvrement de créances découle en partie de la commission, sur le premier métier. Et, celles-ci facturent des commissions de service oscillant entre 10% et 12%.

Il y a une autre mauvaise nouvelle pour ce secteur. Il s’agit de la dernière publication de la DGCCRF datant du 30 mai. D’après cette enquête, une grande partie des acteurs du secteur factureraient des frais de manière abusive aux consommateurs sollicités. Des résultats découlant des études d’huissier et des sociétés de recouvrement.

Menée par la répression des fraudes en 2022, cette enquête révèle que 66 spécialistes contrôlés sur 122 avaient des pratiques commerciales douteuses à l’égard des particuliers.

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