Depuis la dissolution de l’Assemblée nationale le 9 juin dernier, les Français s’interrogent sur l’avenir du pays. Chaque parti politique a déjà fait des promesses. Lesquelles ?
Zoom sur les changements potentiels de la réforme fiscale
Les mauvaises nouvelles s’enchaînent depuis la fin de la pandémie. En tête de liste, il y a notamment l’inflation galopante qui menace le pouvoir d’achat des ménages. A cela s’ajoute la hausse des taux d’intérêt renforçant le coût des crédits immobiliers. Aujourd’hui, la pierre se détériore et l’offre de biens à louer s’appauvrit entraînant une crise du logement sans précédent.
La dissolution de l’Assemblée nationale ajoute une charge supplémentaire sur l’épaule des concitoyens. Les incertitudes s’installent davantage, et nourrissent l’inquiétude des contribuables. À l’évidence, des changements sont à prévoir en cas de victoire du Nouveau Front populaire (NFP).
Le NFP s’attaque aux classes supérieures en annonçant une hausse de l’impôt sur le revenu pour ces dernières. À cette fin, de nouvelles tranches pourraient être ajoutées au barème actuel. Il passerait ainsi à 14 tranches. La dernière tranche imposerait les revenus supérieurs à 400 000 € à hauteur de 90%.
Des prélèvements à hauteur de 52% en cas de victoire du NFP
Le NFP projette de ressusciter l’ISF (impôt de solidarité sur la fortune) au détriment de l’IFI (impôt sur la fortune immobilière). Idem pour l’ « exit tax », instaurée en 2011 à l’époque d’Hollande. Rappelons que celle-ci s’appliquait en cas de transfert du domicile fiscal hors de France.
Le cas échéant, l’imposition des plus-values latentes sur les biens délocalisés devenait inéluctable. Le NFP prévoit d’ailleurs de supprimer la « flat tax » à hauteur de 30%, créée sous Macron. Pour rappel, celle-ci a été instaurée pour éluder l’exil de capitaux. Aujourd’hui, cette taxe s’applique aux revenus des capitaux financiers.
En cas de victoire du NFP, ceux-ci seraient réintégrés dans les revenus pour être imposés au taux marginal du contribuable, soit 45%, voire plus.
Le programme du NFP prévoit, par ailleurs, un taux de prélèvements obligatoires à hauteur de 52%. Qualifiées d’inefficaces, injustes et polluantes, les niches fiscales seraient également effacées. Or, ce sont des réductions d’impôt à destination de tous les ménages qu’ils soient pauvres ou riches. Pour l’heure, le NFP n’a pas encore communiqué les réductions fiscales concernées.
L’IFI dans le collimateur du Président du RN
Dans son programme, le NFP prévoit de créer une taxe kilométrique sur les produits importés. A l’opposé du droit européen et aux règles de l’OMC, celle-ci s’attaquerait d’abord aux ménages les plus modestes en renchérissant le prix des produits. Leur pouvoir d’achat serait ainsi pénalisé.
Le projet de loi de finances rectificative relatif à ces éventuelles réformes devrait être présenté le 4 août prochain. Vous l’aurez probablement compris, cela coïncide avec la date anniversaire de l’abolition des privilèges féodaux en 1789.
De son côté, Jordan Bardella, Président du Rassemblement national prévoit l’instauration d’une part fiscale pleine pour le deuxième enfant au lieu d’une demi-part. A cela s’ajoute le rétablissement de la demi-part fiscale supplémentaire pour les veufs et les veuves. Pour lui, ces mesures sont essentielles « pour faire face à une crise de la natalité sans précédent depuis 1945 ».
Le Président du RN projette d’ailleurs de remplacer l’IFI par un impôt sur la fortune financière (IFF). Il ne s’appliquerait pas aux œuvres d’art détenues depuis plus de 10 ans ainsi qu’à la résidence principale.
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