Dans un contexte économique incertain, la question de l’investissement dans les fonds obligataires se pose avec acuité. Ces produits financiers, souvent considérés comme des valeurs refuges, sont-ils toujours une option judicieuse pour diversifier son portefeuille et optimiser ses rendements ?
Cet article propose d’éclairer votre réflexion en analysant les avantages et les risques associés à ce type d’investissement. Nous aborderons également les perspectives actuelles du marché obligataire afin de vous aider à prendre une décision éclairée. Alors, est-il pertinent d’investir dans un fonds obligataire aujourd’hui ? La réponse n’est pas aussi simple qu’elle pourrait paraître…
Les fonds obligataires face aux prévisions de baisse des taux de la BCE
Un fonds obligataire est un type d’investissement qui regroupe plusieurs obligations. Ces dernières années, leur performance a été en berne, mais certains experts pensent qu’il est temps d’y investir à nouveau.
Cette perspective s’appuie sur les anticipations de baisses de taux par la Banque Centrale Européenne (BCE). En effet, si le rendement de l’Obligation Assimilable du Trésor (OAT) à 10 ans, actuellement à 3%, venait à diminuer de 50 points de base d’ici fin d’année, cela pourrait entraîner une appréciation de l’obligation et un gain total potentiel de plus de 7%.
Bill Gross, le « Bond King », contre l’achat de fonds obligataires
Bill Gross, fondateur de PIMCO et surnommé le « Bond King » pour ses performances exceptionnelles dans les fonds obligataires sur quatre décennies, a récemment exprimé son scepticisme quant à l’achat de ces derniers. Il est ironique que celui qui a popularisé les fonds obligataires conseille maintenant contre leur achat.
Dans les années 80, Gross avait inventé le concept de « performance totale », une mesure qui tenait compte du rendement des obligations et de leur appréciation. Cependant, avec les taux d’intérêt actuels bien en dessous de ceux des années 80, la durée des obligations est plus longue et le coupon plus faible, ce qui limite la protection si les taux augmentent. Selon Gross, cela signifie que le concept de « performance totale » a perdu de sa pertinence.
La dette publique et son influence sur les taux longs
Bill Gross souligne que la croissance du PIB dépend de l’augmentation de la masse monétaire, qui doit financer le déficit budgétaire et les intérêts financiers issus de l’endettement. En France, depuis 2019, la dette publique nette a grimpé de 400 milliards d’euros pour atteindre 2900 milliards en 2023 (102.4% du PIB).
Pour espérer une croissance, il faut une hausse annuelle de la dette d’au moins 5-7%. Cela signifie qu’il faut absorber environ 170 milliards d’euros supplémentaires chaque année, nécessitant des rendements attractifs pour les investisseurs. Selon Gross, cette augmentation structurelle de la dette pourrait entraîner une hausse des taux longs, rendant l’achat de fonds obligataires peu judicieux.
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